Nous sommes le 1er décembre, et hier soir, j’ai (presque) terminé mon premier NaNoWriMo.
Vous ne connaissez pas le NaNoWriMo ? Il s’agit du National Novel Writing Month, qui se déroule chaque année en Novembre. Le principe est le suivant : entre le 1er novembre 00h00 et le 30 novembre 23h59, écrire 50 000 mots d’un nouveau roman. La qualité générale de l’oeuvre n’est pas le but recherché, seule compte la production de 50 000 mots. Le défi réside donc dans le fait de s’astreindre à l’écriture de 1 667 mots en moyenne par jour ! (soit l’équivalent de 7 à 8 pages sur traitement de texte en police Arial 12 avec interligne double et des marges gauche et droite de 4 centimètres). A titre de comparaison, mon premier roman, Le Mystère des Ghénas, compte 45 118 mots.
Comme il s’agissait de ma première tentative, je ne plaçais pas la barre trop haut. Je ne visais pas les 50 000 mots, ni même les 40 000 ou 30 000 mots. J’ai surtout voulu essayer le NanoWriMo pour me lancer un défi personnel : écrire directement au clavier ! Vous le savez, je préfère de loin le papier pour laisser s’exprimer mon inspiration et mon écriture. Ce n’est que très rarement que j’ai écrit directement sur clavier. Donc, le principal défi se trouvait sur la “technique” d’écriture. D’où la seconde question : qu’allais-je écrire si mon ambition n’était pas de réussir le NaNoWriMo et d’écrire un roman complet ? Eh bien, là encore je me suis servie de cet événement pour faire avancer un second défi personnel : faire avancer mon second roman, en cours d’écriture depuis le mois de mai, et que j’ai mis en pause depuis septembre pour me consacrer aux corrections du Mystère des Ghénas.
Mais voilà, début novembre, j’ai mené les toutes dernières corrections et aménagements à cette première histoire. Et depuis une semaine, je suis en plein lancement de mon premier roman, donc très occupée à promouvoir mon livre, à lancer mes différents comptes réseaux sociaux, etc. Je me suis également consacrée à l’écriture d’une histoire pour les petits de la famille, en prévision de Noël.
Bref, avec toutes ces contraintes et ces autres occupations d’écriture, je me mettais de nombreux bâtons dans les roues. Ce billet aurait presque pu s’intituler : “Comment j’ai (presque) tout fait pour rater mon premier NaNoWriMo” !
Le bilan ?
Eh bien, avant le 1er novembre, ce second roman comptait déjà 13 481 mots. Et à hier soir, le compteur affichait 23 512 mots. Soit 10 031 mots écrits en seulement 9 séances d’écriture. Il y a même eu un jour où j’ai produit 2 027 mots ! J’ai donc relativement bien répondu à mes deux défis personnels : bien faire avancer l’écriture du second roman, et réussir à trouver l’inspiration face au clavier et à l’écran de l’ordinateur. Sur ce second point, si l’inspiration fut bien présente, je ne garantis pour le moment rien concernant le style. On laissera cette analyse de côté jusqu’à la première relecture de ce que j’ai produit pendant le NaNoWriMo.
Maintenant que j’ai (presque) fait mon premier NaNoWriMo, je sais quel est mon défi pour novembre 2017 : presque réussir mon premier NaNoWriMo 🙂
Tiens, je suis comme toi, je préfère largement écrire mes textes sur papiers. Je ressens mieux la chose, je suis mieux installée, je me dis, que ça fera des souvenirs pour plus tard, tous ces cahiers griffonnés…
Merci Charlène pour ton commentaire 🙂
Quand j’ai commencé à écrire il y a quelques années, je pensais être un peu extra-terrestre à ne pas utiliser le clavier d’ordinateur. Je découvre depuis quelque temps que beaucoup d’auteurs (y compris certains, pas forcément très connus, mais dont plusieurs romans ont déjà été publiés) continuent à écrire sur papier.
Comme tu le dis, je ressens aussi mieux la chose. En ce qui me concerne, le clavier d’ordinateur est associé aux comptes-rendus, présentations et dossiers que je réalise dans le cadre de mon travail. On est alors avec le clavier dans tout sauf dans un processus créatif, et je sais que j’ai tendance à être brève et opérationnelle dans mes textes tapés au clavier, car je conserve cet état d’esprit “habitudes professionnelles”. Je voulais casser cette habitude, trouver mon style ; il me fallait donc changer de support.
Et comme tu le dis très bien aussi, ces feuilles éparses, ces cahiers griffonnés de plusieurs textes seront de très beaux souvenirs plus tard. D’autant qu’on a plus tendance à feuilleter de nouveau un cahier qu’on retrouve par hasard dans un placard, que de se dire “tiens je vais regarder tel dossier sur mon disque dur”.
Le papier conserve la vie et la magie de ce qui s’est passé pendant l’écriture, pas le clavier 😉
Oui, étonnamment, je pense que tout ce qu’on laisse dans des dossiers sur des disques durs, prennent bien plus rapidement la poussière que ces cahiers qui finissent dans les placards.
Peut être que l’âme ne se développe pas, perdue dans ces millions de données. Du coup elle peut pas nous appeler, elle a pas encore appris à parler.
C’est vrai. Il arrive parfois que l’imagination et l’inspiration ne se laissent pas impressionner par le côté froid du clavier et du classement du disque dur, mais l’âme de l’auteur, de l’écrivain a besoin d’un contact chaleureux et humain pour se libérer. Le papier est naturel, c’est sans doute cela qui lui permet de libérer cette âme, pour l’aider à parler et à transmettre tout ce que l’auteur veut exprimer.
Pour en revenir à mon expérience NaNoWriMo, je sais que je vais essayer de terminer sur clavier la version 1 de ce second roman, pour comparer avec la façon dont j’ai travaillé mon premier roman, Le Mystère des Ghénas (que j’ai écrit à 80% environ sur cahier). Cette seconde histoire a un côté plus technique et concret et un côté moins poétique et fabuleux que la première, c’est sans doute ce qui me permet de pouvoir lâcher le papier momentanément. C’est aussi parce que ce que je vais mettre de mon âme d’auteur dans ce second roman est plus dur, et que j’y mettrai beaucoup moins de candeur.
Le contexte de l’histoire et les motivations qui nous poussent à l’écrire et à choisir telle construction influent sans doute aussi sur le support à choisir. Pour mes textes descriptifs, contemplatifs, imaginatifs ou poétiques, le papier m’offre un meilleur terrain d’expression. Pour des textes plus incisifs, teintés d’humour ou emprunts d’un ton sec, le clavier ne me gênera pas. Car dans ce cas, l’âme de l’auteur n’a plus besoin du cocon de douceur et du côté naturel du papier.