Atelier d’écriture 280 : Hors du temps

Voici ma nouvelle composition pour l’atelier d’écriture de Leiloona du blog Bricabook.

Photographie de Sandra Woua

© Sandra Woua

 Je ne sais pas si ma “panne d’écriutre” se guérit, mais c’est le premier texte que j’arrive à terminer en 3 semaines. Est-ce bon signe ? Réponse peut-être la semaine prochaine… Bonne lecture.

Hors du temps

Une pelouse verte, quelques fleurs et herbes folles, une brouette et un broc. Rien d’autre ne décore cette scène et pourtant, la nature n’y est ici pas morte. Par la seule présence de cet enfant, la vie entre dans ce tableau. Un enfant sautillant ou dansant peut-être. Joyeux en tout cas. Rien ne permet de savoir ce qu’il vit, ce qu’il ressent. Ce que nous voyons est-il le fantôme d’un moment passé, le reflet de sa joie présente ou ne serait-ce pas plutôt l’envie de croire en l’avenir ? Après tout, cet enfant est-il réellement présent dans cette scène ? N’est-il apparu ici que par l’effet d’une sensation, d’une envie, celle qui consiste à vouloir absolument qu’un enfant joue dans un paysage aussi doux et joyeux ?

Lorsque nous  observons, qui commande et décide de ce que nous voyons ? L’oeil, organe technique qui nous indique ce qui est représenté, ou le coeur, organe sensoriel qui nous entraîne dans les moindres recoins de nos émotions, de nos envies et qui, par un détour au creux de notre mémoire, ramène à la surface les souvenirs les plus profonds et les ressentis qui les accompagnent ?

Voilà à quoi pense le passant devant la vitrine d’une galerie exposant cette photographie. Il pensait à toute autre chose avant de poser l’oeil sur ce cliché. Des choses anodines du quotidien, quelques tracas imbéciles qui occupent parfois toute la réflexion, ne laissant que peu de place aux interrogations philosophiques. Mais son regard a été attiré par l’aspect quelque peu irréel de cette photographie envoutante. Il y jette un dernier coup d’oeil et repart avec une sensation étrange. Il ne soupçonnait pas que ces quelques secondes d’observation l’entraînerait vers d’autres horizons intellectuels. Il s’en étonne et reprend son chemin, se demandant désormais s’il retrouvera de sitôt le pouvoir de s’éveiller comme il vient de le faire et de s’interroger sur les choses de la vie, de crainte de finir par être hors du temps à force de ne plus se préoccuper des choses qui l’entourent.

14 réflexions sur “Atelier d’écriture 280 : Hors du temps”

    1. Merci bcp Leiloona pour ton commentaire 🙂 On pourrait alors même dire que l’ensemble des êtres humains produit autant de réalité différente et que nous vivons tous dans des mondes parallèles au sein de la même dimension.

    1. Merci bcp Nady pour ton commentaire 🙂 En fait, mon texte s’est construit autour d’une phrase qui m’est venue assez vite : “Ce que nous voyons est-il le fantôme d’un moment passé, le reflet de sa joie présente ou ne serait-ce pas plutôt l’envie de croire en l’avenir ?” J’ai ensuite composé autour de ça et le recul est venu naturellement.

  1. Une mise à distance pleine d’intelligence. Ton texte se distingue des autres histoires.
    Attention : Voir avec l’oeil ou le coeur, mais ne pas oublier un élément essentiel : le cerveau !

    1. Merci bcp Adèle pour ton commentaire 🙂 Tu as raison de rappeler la présence du cerveau. Mais je crois qu’il était bien en train de travailler à la fin du texte quand, en partant, notre personnage s’est plongé dans ses réflexions assez philosophiques 😉

  2. Le chemin de la pensée. Tu n’es pas la seule à avoir eu cette idée à propos de cette photo… Un autre chemin que les autres pour arriver à la réflexion plus philosophique que terr-à terre.
    Merci pour ce bon moment.

    1. Merci bcp Amor-Fati pour ton commentaire 🙂 Il me reste encore à aller lire tous les autres textes de la semaine pour pouvoir découvrir les autres chemins de pensée pris par les différents auteurs. Ravie de t’avoir fait passer un bon moment 🙂

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